Maroc: Aïd Al Adha 2024

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La Fête du Sacrifice 2024 commémore la volonté d'Ibrahim de sacrifier son fils par obéissance à Dieu. Les familles sacrifient un mouton et partagent la viande avec les pauvres.



Aïd Al Adha - Maroc - 2024

L’Aïd al-Adha, connu sous le nom de “fête du sacrifice”, est l’une des fêtes religieuses les plus importantes au Maroc. Il est célébré le dixième jour du mois de Dhul-Hijja, après le grand rassemblement des pèlerins au mont Arafat lors du pèlerinage à La Mecque. Cette fête symbolise la soumission à Dieu à travers le sacrifice rituel d’un animal, généralement un mouton, en mémoire de l’histoire d’Ibrahim. Au Maroc, cet événement est marqué par une série de pratiques religieuses, sociales et culturelles qui varient légèrement d’une région à l’autre, mais qui partagent des éléments communs.

Préparatifs avant la fête

À l’approche de l’Aïd, les marchés locaux, appelés “rahbas”, deviennent très animés. Les Marocains s’y rendent pour acheter leur mouton, qui constitue l’élément central du rituel. La “rahba” est un lieu de rassemblement pour les éleveurs et les acheteurs, où la négociation des prix est souvent un moment clé. Chaque famille choisit soigneusement l’animal en fonction de son budget, mais aussi selon des critères de santé et d’apparence, en s’assurant que l’animal respecte les conditions religieuses.

Outre l’achat de l’animal, les Marocains pratiquent le jeûne le jour de Arafat, la veille de la fête. C’est une journée de prière et de réflexion spirituelle. Les familles se préparent également en nettoyant leurs maisons et en achetant les ingrédients nécessaires pour préparer les plats traditionnels qui seront partagés avec la famille et les voisins, notamment des repas à base de viande d’agneau comme le “mrouzia” ou le couscous.

Le jour de l’Aïd

Le jour de l’Aïd, les Marocains commencent par se rendre à la mosquée pour accomplir la prière collective. Après la prière, la famille se réunit pour procéder au sacrifice de l’animal, un moment empreint de solennité. Cette pratique est inspirée de la tradition prophétique et symbolise la foi et le partage. La viande est généralement divisée en trois parties : une pour la famille, une autre pour les proches et amis, et la troisième pour les personnes dans le besoin, renforçant ainsi les valeurs de solidarité et de charité qui caractérisent cette célébration.

Évolution des pratiques au fil du temps

Comparé au passé, l’Aïd au Maroc a évolué, notamment en milieu urbain. Autrefois, de nombreuses familles marocaines, en particulier dans les zones rurales, élevaient leurs propres moutons pour l’occasion. Avec l’urbanisation croissante et le changement des modes de vie, il est devenu plus courant d’acheter des moutons dans les marchés spécialisés plutôt que de les élever soi-même. Cette évolution reflète l’adaptation des pratiques religieuses et sociales aux réalités modernes.

De plus, la manière de procéder au sacrifice a également connu des changements. Dans certaines régions, il est courant de faire appel à un boucher professionnel pour réaliser le sacrifice dans les règles de l’art, alors qu’autrefois, cette tâche était généralement accomplie par le chef de famille.

Impact de la sécheresse sur l’élevage

Ces dernières années, le Maroc a connu des périodes de sécheresse récurrentes, affectant gravement l’agriculture et l’élevage. Les éleveurs ont dû faire face à une diminution des pâturages et à une augmentation des coûts des aliments pour animaux, ce qui a entraîné une hausse des prix des moutons sur les marchés. De nombreuses familles se trouvent ainsi confrontées à des défis financiers pour respecter la tradition de l’Aïd.

Face à cette situation, le gouvernement marocain a mis en place plusieurs initiatives pour soutenir les éleveurs, notamment à travers des subventions pour l’alimentation du bétail et des programmes visant à améliorer la résilience des exploitations agricoles. L’objectif est de maintenir un équilibre entre l’offre et la demande sur le marché du bétail tout en préservant cette tradition importante.

L’Aïd al-Adha reste une fête profondément ancrée dans la culture et la religion au Maroc, un moment de foi, de partage et de convivialité. Malgré les défis modernes, tels que la sécheresse et l’évolution des modes de vie, les Marocains continuent de célébrer cette occasion avec ferveur, adaptant les pratiques traditionnelles tout en préservant l’essence de cet événement religieux.